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State and nation in African constitutionalism : thematic study

Etat et nation dans le constitutionnalisme africain : étude thématique.

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État-Nation : un couple indissociable ?

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Darviche Mohammad-Saïd. État-Nation : un couple indissociable ?. In: Pôle Sud , n°14, 2001. État ou nation(s) ? sous la direction de Mohammad-Said Darviche . pp. 3-15.

DOI : https://doi.org/10.3406/pole.2001.1101

www.persee.fr/doc/pole_1262-1676_2001_num_14_1_1101

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État-nation : un couple indissociable ?

MohammadSaïd Darviche CEPEL/Université de Montpellier I

Résumé/ Abstract

Mots-Clésl Keywords

PÔLE SUD № 14 • mai 2001 p. 3 à 15

etat et nation dissertation science politique

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Blo g •   Droit constitutionnel   •   L’Etat et la Nation (définitions, rapports, différences)

Etat et nation definition, rapports, différences - aideauxtd.com

L’Etat et la Nation (définitions, rapports, différences)

• Par   R. BRIGUET-LAMARRE .   Enseignant, diplômé de l'école de formation du barreau de Paris  (CAPA), Master 2 DPRT (Paris II)

• Publication :  16 octobre 2021

• Mise à jour :  10 mars 2023

Lorsque vous commencez à étudier le droit constitutionnel, « l’État et la Nation » est l’un des premiers thèmes à maîtriser. Savoir définir l’État et la Nation et comprendre les liens que ces deux notions entretiennent vous servira tout le restant de votre première année de droit et vous permettra de vous différencier de la majorité des autres étudiants en droit.

Dans cet article, nous allons évoquer tout ce qu’il faut savoir sur ce thème en vue d’un partiel et illustrer nos explications par des exemples concrets.

À la fin de l’article, nous verrons les points sur lesquels vous pourriez être interrogé dans le cadre d’un examen sur le thème de l’État et de la Nation. 

I. Les éléments constitutifs de l’État

Comment définir l’État ? Concrètement, trois éléments permettent de caractériser l’existence de l’État : un territoire, une population et une puissance publique.

Un territoire

L’État a un territoire, délimité par des frontières. Ainsi, on peut définir le territoire comme étant une partie de l'espace géographique qui relève de l’État, sur lequel vit une population et s’exerce l’autorité publique.

Le territoire comprend :

  • Le territoire terrestre, qui comprend le sol, le sous-sol et les eaux comprises à l’intérieur des frontières terrestres ;
  • L’espace maritime, comprenant la mer territoriale et la zone économique exclusive
  • L’espace aérien, qui comprend l’atmosphère au-dessus du territoire terrestre et de l'espace maritime.
  • La taille du territoire n’a pas d’importance. Par exemple, la superficie du Liechtenstein est de 160 km² lorsque celle de la Russie est de 17,13 millions km².
  • Le territoire peut être morcelé en plusieurs entités sans continuité. Par exemple, les DOM/TOM, situés à plus de 6000km de la France métropolitaine, font partie du territoire français.
  • Le territoire peut être enclavé dans un État étranger. Par exemple, le Vatican est un Etat situé en Italie. 

Une population

L’État dispose d’une population , c’est-à-dire un groupe humain, un ensemble de personnes physiques formant une communauté, distincte des autres, rattachée à un État .

Les individus qui composent la population présentent un lien juridique avec l’État : c’est la nationalité. La nationalité lie des personnes à l’État, qu’elles se trouvent physiquement sur son territoire ou non.

Une puissance publique

L’État naît également de la volonté d’une nation d’être dotée d’une forme de pouvoir politique, incarné par la puissance publique.

La puissance publique peut être définie comme l’autorité publique exerçant le pouvoir sur le territoire et la population . Elle réunit deux caractères principaux : la personnalité morale et la souveraineté.

La personnalité morale

L’État est incarné par des institutions gouvernementales et administratives appelées « pouvoirs publics » et est doté de la capacité d’agir sur le plan juridique .

Deux conséquences découlent de cette personnalité morale :

  • L’État est distinct des gouvernants , c’est-à-dire des personnes physiques qui le composent. Il perdure malgré les changements (principe de continuité de l’État) ;
  • Les actes pris par un gouvernement continuent d’être valables malgré les changements politiques (principe de permanence du droit).

La souveraineté

Par principe, une entité souveraine ne tient son pouvoir que d’elle-même et n’est soumise à aucune autorité extérieure.

Sur le plan interne , l’État dispose d’un pouvoir absolu de décider en dernier ressort. Il est la source du droit applicable sur son territoire et dispose du monopole du pouvoir de commandement.

Sur le plan externe , l’État est indépendant à l’égard de toute autre autorité et notamment par rapport aux autres États sur le plan international. Mais il doit respecter la souveraineté des autres États.

Cette souveraineté est limitée par la théorie du droit naturel et par le respect du droit (théorie de l’autolimitation).

II. La Nation comme personnification de l’État

La nation est une notion abstraite.

Il n’existe pas de définition juridique de la Nation.

Selon le dictionnaire français, la Nation est « une entité abstraite et collective regroupant les hommes et les femmes qui, partageant une histoire et des valeurs communes , acceptent de lier leur destin » . Il faut bien comprendre que la Nation n’est pas une réalité physique ou juridique mais une « une entité abstraite et collective ».

Il existe deux conceptions de la Nation.

La Nation repose sur la culture (conception allemande)

La conception allemande de la Nation insiste sur des éléments objectifs : la langue, la religion, la race (l’origine), les mœurs, la géographie. Ces éléments sont indépendants de la volonté humaine.

Cette vision déterministe de la nation a notamment été développée par le philosophe Johann Gotlieb Fitche dans son Discours à la nation allemande en 1895.

Elle sera reprise par les courants nationalistes radicaux qui ont conduit aux plus grands génocides du XXe siècle.

La Nation est fondée sur un État (conception française)

A contrario, la conception française de la nation – même si elle prend en compte certains de ces éléments objectifs - insiste sur la volonté de vivre ensemble résultant notamment d’une histoire commune et d’un avenir partagé.

En France, l’État est lié à l’idée de nation : on parle d’État-nation. Ainsi, l’État est la personnification de la Nation. La Nation doit nécessairement s'incarner dans une « réalité juridique », à savoir l’État.  

Cette conception volontariste de la nation a été développée par le philosophe et historien Ernest Renan avec sa célèbre formule « l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours » lors d’une conférence à la Sorbonne du 11 mars 1882 sur le thème « Qu’est-ce qu’une nation ».

Renan donne l’exemple de l’Alsace et la Lorraine, qui, perdues en 1870 par la France, sont germaniques dans leur culture, mais françaises par « leur désir clairement exprimé de continuer la vie commune ».

Piège à éviter - ne pas confondre la notion de Nation avec celles de :

  • Nationalité : lien juridique qui relie un individu à un État déterminé.
  • Nationalisme : volonté d’un peuple d’obtenir un territoire commun et son identité propre.

III. Les rapports entre l’État et la Nation (liens et différences)

Quels sont les liens entre l’État et la Nation ?

L’antériorité de la Nation par rapport à l’État

La nation est antérieure à la création d’un état : l’etat-nation.

Pour la majorité des États européens, c’est l’existence préalable d’une nation qui a permis d’édifier et de renforcer la constitution des États.

Dans de nombreux cas, ce sont les conflits ou les guerres successives qui ont permis d’affirmer un sentiment national aboutissant à la création d’un État-nation. En France, la guerre de Cent Ans, puis la Révolution française ont initié le passage d’une société féodale et religieuse à un État moderne.

En opposition avec le droit divin, la Nation se substitue à Dieu et est titulaire de la souveraineté . En France, l’article 3 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose que « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément ».

Dans cette logique, la nation est donc fondée sur un peuple constitué en corps politique. Elle est le produit d’une histoire qui préexiste à l’État et qui devient une forme d’organisation politique et juridique de la nation.

Cette théorie de l’Etat-Nation est remise en cause par :

  • Les fédéralistes européens, qui considèrent que l’État doit laisser la place à une gouvernance européenne ou mondiale.
  • Les marxistes, pour qui le sentiment d’appartenance à une identité commune réside au sein de l’Humanité plutôt qu’au sein de la Nation (un ouvrier français s’identifiera davantage à un ouvrier d’une autre nationalité qu’à un chef d’entreprise français).

L’État est antérieur à la nation

A contrario, au XXe siècle, c’est le processus inverse qui a pu être observé. De nombreux États ont été constitués sans l’existence de nations correspondantes.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes évoqué par Wilson en 1918 a vu s’édifier de nouveaux États qui ont préexisté à la Nation.

Ainsi est née la Tchécoslovaquie, comprenant 7 millions de Tchèques, 3 millions de Slovaques (et 3 500 000 d’Allemands). Le fossé entre l’histoire, les coutumes et la langue des populations réunies aboutira à la création de deux nations distinctes au début des années 1990.

Après la Seconde Guerre mondiale, ce principe d’autodétermination institué par la Charte des Nations Unies conduira à l’effondrement des régimes coloniaux et la création de nombreux États ne s’appuyant sur aucune base nationale.

Les frontières de ces États, construites arbitrairement (« à la règle ») par les anciennes puissances coloniales, reposent souvent sur la réunification de populations socialement et historiquement hétérogènes, ce qui explique encore aujourd’hui l’existence de conflits ethniques et politiques dans certains pays d’Afrique.  

La dissociation de l’État et de la Nation

Toute nation a-t-elle obligatoirement un État ?

En principe, toute nation repose sur un État .

Les textes fondateurs affirment ce principe.

La Charte de l’ONU pose le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et le Préambule de la Constitution française de 1958 prévoit le principe de « libre détermination des peuples ».

Pourtant, dans les faits, de nombreux exemples montrent qu’une nation peut exister sans État .

Certaines nations disposent d'un territoire, d'une population, une histoire commune et un sentiment d’appartenance à un avenir commun, mais ne disposent pas d'organisation politique pouvant assurer leur pleine souveraineté.

Quelques exemples :

  • La Nation arménienne, qui est l’une des plus vieilles nations au monde, a accédé à l’indépendance définitive de son État le 21 septembre 1991.
  • La Nation kurde n’a jamais obtenu la reconnaissance d’un État national.
  • La population catalane en Espagne n’a jamais obtenu la reconnaissance effective d’un État indépendant et s’est même vu refuser le statut à part entière de « nation » par le Conseil constitutionnel espagnol.

Le morcellement de la nation  

La nation peut être divisée entre plusieurs États.

C’est le cas notamment de la Nation coréenne, divisée en deux États distincts : la Corée du Nord et de la Corée du Sud.

À l’inverse, un État peut regrouper plusieurs nations :

  • Les bi ou multinationaux, comme la Belgique, qui regroupe des populations s’exprimant en langues française, néerlandaise et allemande.
  • Le Royaume-Uni, qui regroupe des nationalités différentes (Anglais, Gallois, Écossais et Irlandais du Nord).
  • Le Canada, qui englobe les Canadiens (anglophones) et les Québécois (francophones).

Une nation peut également englober plusieurs « ethnies » ou « cultures » :

  • La Turquie regroupe sur son territoire une nation constituée par des ethnies différentes (turcomans, albanais, arabes…)
  • La Russie est un état pluriethnique qui regroupe sur son sol plus de 170 groupes ethniques : les Russes, les Tatars, les Ukrainiens, les Bachkirs, les Tchétchènes…

IV. Bonus : les sujets d’examens que le thème de l’État et la Nation pourrait inspirer

Le thème de l’État et de la Nation peut assurément faire l’objet d’un examen en première année de droit. Ce thème pourrait donner lieu à :

  • La rédaction d’un cas pratique (rare). On vous demanderait alors probablement de réfléchir à un sujet dans lequel un gouvernement doit gérer les revendications d’une communauté de personnes réclame le titre de « nation » (comme le cas de la Catalogne, que nous avons évoqué).
  • La rédaction d’une dissertation  ( fréquent ) du type « Les relations entre l’État et la Nation », « Les éléments constitutifs d’un État » ou « la Nation européenne ». Vous pourriez alors vous aider du plan du présent article pour rédiger votre devoir. N’hésitez pas à revoir la méthode de la dissertation en cliquant ici.
  • À rédaction d’une fiche d’arrêt ou d’un commentaire d’arrêt ? À mon sens, ce thème n’a que peu de chances de faire l’objet d’une Fiche d’arrêt ou d’un commentaire d’arrêt.
  • Pièges à éviter : veillez à utiliser tous les termes à bon escient - État, Nation, Etat-Nation, Pays, Population sont des notions proches, mais qui n’ont pas la même signification.

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C’est tout pour cet article sur l’État et la Nation!

V. L'Etat et la nation en image

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  • Revue internationale et stratégique
  • Numéro 2016/2 (N° 102)
  • Introduction. États et nations...

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  • Introduction. États et nations dans la mondialisation
  • Suivre cet auteur Didier Billion
  • Dans Revue internationale et stratégique 2016/2 (N° 102) , pages 71 à 74

Sur un sujet proche

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1 Dans le moment présent de la mondialisation libérale, les questions concernant le rôle des États et le réexamen de la pertinence du concept de nation taraudent le débat public. En France, nation politique par excellence, les controverses sur le sujet, à défaut d’être toujours bien posées, sont singulièrement virulentes.

2 La notion de nation, qu’au passage la plupart des grands États du monde défendent fermement et sans introspection permanente, serait-elle dépassée ? L’extension planétaire du capitalisme financier mine-t-elle les nations ? Serions-nous d’ores et déjà dans une étape postnationale de l’histoire universelle ? La nation reste-t-elle encore le cadre pertinent de l’exercice de la souveraineté démocratique ? Voici quelques-unes des questions qui parcourent et irriguent les contributions de ce dossier.

3 Comme aiment à le répéter les partisans de la stricte défense du cadre d’un État national, l’humanité est une notion éthique et / ou zoologique, mais pas un concept politique. La communauté politique s’inscrit pour sa part dans un espace, elle se détermine avec un dedans et un dehors. Ces paramètres ne sont pas – encore – purement et simplement effacés par la globalisation marchande, mais néanmoins bouleversés. En effet, les espaces se réorganisent, les réseaux – financiers, entrepreneuriaux, ethniques, confessionnels – travaillent des territoires au sein desquels les citoyens changent d’échelle en permanence, dans un jeu complexe d’imbrications et d’emboîtements.

4 La « remise en cause » des nations ne conduit toutefois pas automatiquement à une république universelle sans frontières, ni même à la société civile cosmopolite rêvée par Emmanuel Kant, mais elle aboutit, au contraire, à de nouvelles formes de centralisation impériale, d’une part, et à des fragmentations féodales, de l’autre. Uniformisation marchande contre morcellements micro-identitaires, en somme. De ce point de vue, l’État-nation constitue encore un cadre de résistance, tant à la domination du capitalisme néolibéral qu’à la décomposition vindicative des appartenances étriquées. Mais si la nation peut représenter, par-delà les particularismes des provinces et des clochers, un élan d’universalité, la quête de l’identité nationale tend souvent à se charger aujourd’hui d’un présupposé naturaliste et ainsi à se retourner vers la quête régressive de l’origine et de la pureté. Une nouvelle fois, nation citoyenne versus nation ethnique constitue donc l’un des éléments centraux qui traversent ces défis.

5 Le système d’organisation politique des communautés humaines n’est pas fixé une fois pour toutes et connaît sans cesse des adaptations et des évolutions, ce qui constitue bien un des enjeux de l’avenir du cours des relations internationales. Le rôle des États efficients reste irremplaçable pour parvenir à une organisation multilatérale et multipolaire de la planète. Il semblerait à ce titre opportun de cesser d’agiter le fumeux concept de communauté internationale à tout propos. Car lorsque les États souverains acceptent d’abandonner tout ou partie de leurs prérogatives, c’est au profit de la dictature du marché, et non à celui d’un nouvel espace démocratique. La crise financière et économique mondiale que nous traversons rappelle quotidiennement que là est le nœud du problème.

6 Les États demeurent nécessaires pour la mise en œuvre d’une régulation ordonnée des rapports entre les peuples et aucune prétendue communauté internationale n’agira en leur place. Il apparaît ainsi impératif de ne point céder aux courants de pensée – libéraux, gauchistes ou fédéralistes – qui postulent et préconisent le déclin des États. Si la forme d’organisation des sociétés humaines ne sera pas éternellement celle de l’État-nation, il n’en demeure pas moins qu’elle est, à ce stade, la plus efficace.

7 Il faut néanmoins sans cesse conserver en mémoire la lumineuse formule de Jean Jaurès : « C’est dans l’Internationale que l’indépendance des nations a sa plus haute garantie ; c’est dans les nations indépendantes que l’Internationale a ses organes les plus puissants et les plus nobles. On pourrait presque dire : un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène »  [1] .

  • [1] Jean Jaurès, L’Armée nouvelle , Éditions de L’Humanité, 1915, p. 464.

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  • La « désoccidentalisation » : une géopolitique contemporaine au prisme de la colonisation et de la décolonisation
  • Avec Christophe Ventura
  • Dans Après-demain 2023/3 (N ° 67, NF)

Citer cet article Français

ISO 690 FR BILLION Didier, « Introduction. États et nations dans la mondialisation », , 2016/2 (N° 102), p. 71-74. DOI : 10.3917/ris.102.0071. URL : https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2016-2-page-71.htm
MLA FR Billion, Didier. « Introduction. États et nations dans la mondialisation », , vol. 102, no. 2, 2016, pp. 71-74.
APA FR Billion, D. (2016). Introduction. États et nations dans la mondialisation. , 102, 71-74.

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Etat Et Nation

Par dissertation   •  7 Octobre 2014  •  2 733 Mots (11 Pages)  •  2 998 Vues

« La pensée juridique a parallèlement fait de l’Etat l’expression institutionnelle de la nation » (Lexique de Science Politique, Vie et institutions politiques, édition Dalloz).

Il existe des questions en droit dont l’acuité ne faiblit pas avec le temps. Ainsi, les questions concernant l’Etat et la Nation sont nombreuses, et la question qui semble, principalement, avoir son importance concerne les liens qu’ils pourraient avoir. Néanmoins avant de se poser cette question, il semble intéressant de se pencher sur la signification de ces deux termes.

Dans un premier temps, l’Etat peut être assimilé à un pays, en effet il convient généralement d’apparenter la France à l’Etat français. Cependant cela n’est pas le cas partout, l’Etat islamiste par exemple porte bien le nom d’ « Etat » et pour autant ne trouve pas sa base dans un seul pays. Par ce fait, une définition plus sociologique et juridique peut être apportée. Il conviendrait mieux alors de dire que l’Etat désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une collectivité, un peuple ou une nation, à l’intérieur d’un territoire déterminé. L’Etat, représenté par le gouvernement et l’ensemble des organes politiques, est l’instrument d’un pouvoir politique institutionnalisé faisant acte du pouvoir suprême, autrement dit de la souveraineté. L’Etat est composé de trois éléments essentiels et indissociable à son existence qui sont : le peuple, le territoire et la puissance publique. Ainsi définir l’Etat apparait relativement complexe du fait de son caractère abstrait.

Quant à la définition de la nation, elle aussi est assez délicate. La nation est déterminée par deux conceptions comme nous explique P.Daillier, M.Forteau, A.Pellet dans Droit International public. La conception subjective sous entend que « pour qu’il y ait une nation il faut et il suffit que les individus qui la composent possèdent la volonté de vivre ensemble ». Tandis que la conception objective, elle, implique que la nation repose sur l’existence de « facteurs réels comme la communauté historique, l’homogénéité racial/ linguistique/ culturelle… ». La définition donnée par Ernest Renan (dans Qu'est-ce qu'une nation ?, 1882) a le mérite de réunir ses deux conceptions de la nation, ainsi pour lui « une nation est une âme, un principe spirituel. […] la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; […] le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage […] ». De cette manière, la nation s’apparente d’avantage à une construction idéologique qu’à une réalité concrète, d’où la difficulté de construire une définition stricte de ce terme. On s’aperçoit alors qu’Etat et Nation sont deux termes relativement laborieux à définir.

Récemment, sur le plan politique, cette complexité entre ces deux notions Etat et Nation a ressurgi. En effet, le jeudi 18 septembre 2014 nous avons pu assister au débat du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. L’Ecosse, qui est l’une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni, a donc cherché à s’émanciper et à bénéficier d’un Etat propre pour sa nation. De cette manière nous pouvons donc voir que ces deux aspects, Etat et Nation, peuvent être intimement reliés.

Il est donc intéressant de s’interroger sur le lien entre ces deux notions, de leur interaction, et d’en venir à se demander si Etat et Nation sont-ils irrévocablement liés ? Pour cela il sera utile de s’intéresser sur le développement de l’Etat et de la Nation qui sont deux créations intimement mêlés (I) ; puis de se pencher sur la relation complexe de l’Etat et de la Nation qui n’est pas toujours évidente(II).

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I/ Le développement de l’Etat et de la Nation : 2 créations intimement mêlés

Le développement de l’Etat comme de la Nation a amené le plus souvent à la création de l’autre ou du moins a contribué à une parcelle de la création de l’autre. La création de l’Etat par exemple est en partie due à l’aspiration de chacun à créer un système commun (A.). L’Etat, lui, peut jouer un rôle dans la création d’une nation, comme cela a été le cas en France (B.).

A. La création de l’Etat : aspiration de chacun à se regrouper

Pour commencer, la création d’un Etat est due principalement à la volonté des hommes à se réunir. De cette manière, Hobbes, dans Le Léviathan, écrit qu’à l’état de nature l’homme est un animal agressif, « l’homme est un loup pour l’homme » comme il le dit explicitement. L’état de nature est une notion de philosophie politique qui atteste l’absence de règles, ainsi selon Hobbes les hommes à l’état de nature mettrait en péril l’humanité et engendrerait « la guerre de tous contre tous ». De cette manière la seule chose qui pourrait mettre fin à cela c’est un pouvoir étatique fort, qu’il nommerait le Léviathan et c’est par ses propos que Hobbes émet l’idée de la création d’un Etat. L’Etat serait un système nécessaire à la coexistence entre les individus, se serait une forme de cadre dans laquelle les individus admettrait sous forme d’un contrat d’unir sa volonté à celle de la collectivité afin de mieux se préserver. L’Etat se serait donc la solution, pour tous, de vivre en harmonie avec autrui.

Toutefois la création d’un Etat ne repose pas seulement sur la volonté de la population de se réunir, il faut engager des moyens pour y parvenir. L’Etat pour exister doit combiner trois choses distinctes : le territoire, le peuple et la puissance politique. En l’absence d’un des trois éléments un Etat ne peut être reconnue en temps que tel sur la sphère internationale. En droit international, un Etat souverain est vu comme délimité par des frontières territoriales établies, à l’intérieur desquelles ses lois s’appliquent à une population permanente exercé par une autorité et un pouvoir effectif.

D’autres parts les principes fondamentaux d’un Etat moderne, tels qu’ils ont été énoncés par les grands philosophes politiques, incluent la séparation des pouvoirs. Ainsi, en France, l’Etat a véritablement pris forme à partir de la fin du Moyen-âge. On va ainsi progressivement distinguer le titulaire du pouvoir, c’est-à-dire la personne physique du roi et le corps mystique du roi qu’on appelle la couronne (aujourd’hui synonyme d’Etat). « Les révolutionnaires de 1789 ont sensiblement fait évoluer la théorie de l’Etat, en considérant que la souveraineté résidait dans la nation […] à qui, désormais, est reconnu

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Plan détaillé, texte intégral.

1 Lorsque la sociologie s’empare de l’État, une série de difficultés se présentent immédiatement à elle, dont celle, préliminaire, de l’identification de son objet. Cette tâche, pourtant élémentaire, échoue systématiquement. Les synthèses récentes qui font le point sur les approches disponibles de l’État en témoignent puisqu’elles débouchent unanimement sur ce constat désabusé (par exemple, King & Le Galès, 2012).

2 Par État moderne, on entend généralement une instance détachée, autonomisée. Mais détachée de quoi ? Soit l’État est compris comme un appareil de domination et c’est alors ce dispositif qui acquiert une autonomie en se détachant de la société sur laquelle une domination s’exerce. Soit l’État est défini comme une autorité politique et c’est alors cette autorité détachée de la société qui s’autonomise. Dans le premier cas, on procède à une généalogie des techniques de gouvernement et de gestion de la chose publique. Dans le second cas, on procède à une histoire de la souveraineté, indissociable d’une histoire des formes de légitimité de l’autorité politique. L’État est donc saisi soit comme l’appareil qu’un sujet possède par ailleurs, soit comme ce sujet possessif en tant que tel. Il est à fois ces deux figurations de l’État, de l’État autonome et agissant, mais les deux perspectives tracent des voies qui ne se croisent guère. Le concept moderne d’« État-nation » ( nation-state , Nationalstaat ) accuse et réfracte cette séparation. Le tiret qui sépare et lie État et nation suggère qu’il existe deux entités distinctes reliées entre elles, qui cependant n’en forment qu’une seule. Ni le français, ni l’allemand, ni l’anglais n’ont forgé de terme spécifique pour la dénommer ; aucune appellation spéciale n’est venue ratifier cette forme standard pour la distinguer des formes antérieures telles que les cités, les empires ou les royaumes. Certes, la sociologie historique a identifié deux cas typiques, le cas français illustrant l’engendrement du peuple par un État précocement consolidé, et le cas allemand illustrant l’engendrement d’un État advenu tardivement par un peuple déjà institué. Mais ceci n’éclaire pas le sens qu’il convient de donner à cette liaison dans la forme standard qui finit par s’imposer 1 . Dénote-t-elle un rapport de génération, de possession ou d’entremêlement ? Est-ce un État de la nation (un appareil possédé par un peuple) ou est-ce la nation d’un État (un peuple organisé par un État) dont il s’agit ? Lorsque la science politique distingue state-building et nation-building elle ne fait que reconduire cette perplexité : la première désigne la capacité, pour un sujet collectif, de construire un État, c’est-à-dire un appareil rationnel de gestion d’une population sur un territoire, tandis que la seconde désigne la capacité, pour un appareil de domination et de gestion, de construire ce sujet collectif auquel le gouvernement échoie dès lors qu’avec la modernité, la souveraineté se doit d’être populaire. Curieusement, la manière dont nous désignons l’ordre politique global reconduit cette confusion : il est appelé « international », ce qui laisse entendre qu’il structure les rapports entre « nations », alors que l’on s’accorde sur le fait que ce sont bien des relations entre États qui s’y établissent.

3 Comment alors appréhender l’objet-État ? Dans ses leçons Sur l’État , Pierre Bourdieu (2012) souligne combien nous pouvons, avec quelque effort, nous défaire de l’adhésion à l’État, mais qu’une déprise de l’adhérence à la forme-État demeure hors de portée. Est ici suggéré qu’il est relativement aisé de se ménager cette distance que requiert une attitude critique à l’égard de l’État, mais que cette dernière n’est jamais qu’une variation de l’adhésion à l’État, parce que c’est l’État en tant que tel que nous ne parvenons pas à objectiver. L’État est si intimement intriqué dans nos croyances et nos pratiques que nous échouons à le considérer comme une chose extérieure. Cette adhérence résulte, pour reprendre le langage de Bourdieu, d’une homologie entre la forme État et l’expérience que nous en faisons. Mais comment caractériser l’expérience de cette chose appelée État ? La tradition phénoménologique classerait cet objet dans la catégorie des « objectivités idéales » qui comprend les choses sans concrétude (Sachlichkeit) , les choses dénuées de l’objectalité (Gegenständlichkeit) caractéristiques des objets à trois dimensions, et qui possèdent néanmoins une objectivité (Objektivität) en ce sens qu’ils ne sont ni des chimères ni de pures fictions, qu’ils se soutiennent à tout le moins de la « croyance » commune en leur existence. Ils font partie de l’ameublement de notre monde « réel » et y occupent de surcroît une place considérable. Parmi les objets les plus englobants, les plus durables, les plus robustes, de cette catégorie, figurent les collectifs politiques que l’on appelle communément « États 2  ». Les questions de savoir comment s’organise l’expérience (Quéré, 1994) que nous en faisons et de quelle forme particulière cet objet est doté sont solidaires (Trom, 2010).

L’expérience duale

4 La sociologie peine à insinuer une brèche dans cette homologie. On prendra alors le problème par l’un de ses bouts, à savoir la manière dont l’État se donne dans l’expérience. Pour ce faire, partons du commentaire de Vincent Descombes (1989) à propos de la description que fait Proust de la lecture du journal par Madame Verdurin dans la Recherche du temps perdu . Confortablement calée dans son fauteuil, elle lit d’une main le journal en s’exclamant « quelle horreur ! », et de l’autre trempe son croissant dans son café au lait. Madame Verdurin fait l’expérience d’une double réalité, celle de la situation concrète dans laquelle elle est installée et celle de « l’actualité », ces événements qui se déroulent sur la scène de la Weltgeschichte. Cette lecture, estime Descombes, n’est pas une distraction, elle suppose de s’intéresser effectivement à ce qui se passe sur la scène mondiale, « mais à distance, sans conséquence autre que l’accès momentané aux sentiments humains de sympathie ou l’indignation selon le cas » ( ibid. , p. 10). Bien que déportée momentanément sur cette scène, la lectrice du journal demeure à l’abri des événements qui s’y déroulent. Descombes note que le réalisme, qui veut que le plus grand indice de réalité soit attaché à ce qui est effectivement présent dans la situation, ici et maintenant, a la sécurité pour condition. Les conditions mêmes de l’acte de lecture sont donc telles que l’acte de lire et le fait de se sentir en sécurité sont ici corrélatifs. Ce réalisme a pour revers la déréalisation de la scène mondiale dont Descombes souligne que « nous ne sommes pas partie prenante ». Mais, ajoute-t-il, dès lors que le journal annonce au lecteur qu’un désastre, qui le touche potentiellement, se prépare – par exemple les troupes ennemies font mouvement vers la frontière –, c’est la scène extérieure qui soudainement menace de faire irruption dans le présent de la situation, de sorte que cette scène, encore irréelle il y a un instant, modifie le réalisme qui prévalait jusqu’alors. Il le modifie, pourrait-on dire, car ce réalisme était adossé à la situation du lecteur lisant, imperceptiblement garanti par l’État. L’État se tient, implicitement, à l’arrière-plan de la situation et c’est alors l’État lui-même qui soudainement émerge explicitement comme la condition de toute sécurité.

5 L’État, ici, ne surgit pas simplement comme cette instance qui garantit la tranquillité de ses citoyens – tranquillité matérialisée par la possibilité de prendre connaissance des événements mondiaux sans s’y sentir impliqué, à la manière dont la situation concrète qui est la nôtre, ici et maintenant, nous engage en s’imposant comme ce qui est réel. Il convient de faire un pas de plus : l’État se manifeste comme ce qui subjective celui qui éprouve une limite – limite qui organise la plus ou moins grande étanchéité entre un intérieur à partir duquel la scène extérieure est considérée et cet extérieur à partir duquel l’installation sur une scène intérieure est rendue possible. L’État apparaît alors comme le foyer d’organisation d’une implication . Il s’ensuit que l’État est inobservable dans la condition de la paix à partir de laquelle la scène extérieure agitée ne nous implique pas ou peu, tant elle paraît abstraite et lointaine, sans conséquence pratique, mais il devient tangible lorsque les conditions qui président à la division de deux scènes sont menacées. L’État est certes inobservable et omniprésent tant qu’il ne se passe rien, que l’on se livre rituellement à cette activité moderne, cette prière matinale laïcisée selon le mot de Hegel 3 , consistant à nous informer sur ce qui se déroule sur la scène du monde. Mais il est l’objet de toutes les attentions lorsque cette tranquillité est perturbée, au moment même où la dé-implication qu’opérait l’État n’opère précisément plus. L’État se tient effectivement à l’arrière-plan de la lecture de Madame Verdurin, et à l’arrière-plan des lecteurs fébriles du journal lorsque les troupes ennemies approchent : ces expériences supposent un degré déterminé d’ implication qui n’est pas d’abord affaire d’engagement subjectif, mais d’ancrage et d’inclusion dans cela même qu’il faudrait mettre à distance et qui pourtant nous englobe – position à partir de laquelle tout réalisme se détermine.

6 C’est donc la structuration de notre expérience autour de deux scènes distinctes et pourtant fluctuantes qui doit ici être explorée. Cette division nous est si familière que nous négligeons d’y prêter l’attention qu’elle mérite. D’où la question : quel est le réalisme propre à la sociologie ? Doit-elle être réaliste à la manière de Madame Verdurin pour qui le croissant et le café sont ce qui est le plus réel, ou doit-elle l’être à la manière du lecteur hégélien qui lie son destin aux entités abstraites qui agissent sur la scène mondiale ? Qu’entend-on alors par l’État lorsque nous constatons qu’il surgit comme l’épreuve d’une limite ? Il ne surgit pas ici comme une branche fonctionnelle de l’appareil d’État, comme un segment bureaucratique, ni même comme cette fraction des élites des décideurs ou comme un gouvernement. L’État, entendu comme une totalité, surgit comme une entité de grande taille et englobante, mais demeure en somme inobservable, alors que la sociologie a pour tâche de décrire le monde social en le pliant à une contrainte d’empiricité qui suppose d’appréhender des phénomènes situés (Linhardt, 2009). L’objet est donc saisissable empiriquement, mais indirectement, de manière oblique, au travers de phénoménalisations toujours parcellaires – activités, agents, lieux ou objets qui y réfèrent ou l’appellent, le matérialisent ou le figurent – mais il demeure en tant que tel inobservable. Quelle est alors l’ontologie propre à la sociologie ? Le fameux débat « micro-macro » dans la sociologie des années 1980 a cherché à raccorder le plan concret des interactions ou situations et le plan plus abstrait des entités qui y sont subsumées sans y être présents en tant quel telles, en reliant une scène où comparaissent des entités pour nous tangibles et une scène où figurent des entités abstraites que nous pouvons tout au plus nommer. L’approche ethnométhodologique soutenait que ses actualisations locales et circonstancielles épuisent la réalité empirique, niant qu’il existe quelque chose comme un objet-État entendu comme totalité, indépendamment de ses phénoménalisations situationnelles. Plutôt que d’effacer ce plan de réalité fondé sur une négation principielle de toute possibilité de totalisation, Randall Collins (1981) formula une proposition d’articulation entre les deux plans qui retint particulièrement l’attention : puisque les entités abstraites tel l’État sont des émanations de la « réalité micro-expérientielle », il convient de les concevoir comme des effets d’agrégation et de répétition de situations tangibles, vécues et éprouvées par les agents qui s’y trouvent immergés. Avec le recul dont nous disposons aujourd’hui on constate que l’opérationnalisation d’un tel programme de recherche n’a pas livré de résultats probants, peut-être se heurte-t-il à des difficultés méthodologiques insurmontables, à l’impossibilité de recueillir et d’agréger des données presque innombrables au regard de la tâche. Le « débat micro-macro » s’est éteint, non pas parce qu’il déboucha sur des conclusions nettes ou des alternatives claires qui permirent de le clôturer, mais parce que la controverse s’épuisa. Les innombrables propositions pour raccorder les deux plans (de manière causale, ou quasi causale) n’ont pas livré de solution convaincante, de sorte que le débat est régulièrement relancé dans des termes apparemment différents – aujourd’hui, dans le langage de l’ontologie sociale, en passant par l’intentionnalité collective ou l’action conjointe (Kaufmann & Trom, 2010) – mais structurellement similaires, puisqu’ils reposent sur cette prémisse selon laquelle il existe deux ordres de réalité qu’il convient, d’une manière ou d’une autre, d’articuler.

7 La position d’Anthony Giddens dans ce débat mérite ici d’être signalée parce qu’elle ne consiste ni à rabattre un plan de réalité sur l’autre ni à chercher des voies d’articulation ou de raccordement entre les deux plans, mais part du constat de leur disjonction en recommandant l’approche suivante : lorsque l’on se place au plan de la situation, empiriquement observable, il convient de mettre le plan de réalité dite macrosociologique entre parenthèses, et inversement (Giddens, 1987). Ce qui est ici préconisé par Giddens est une espèce de cécité méthodologique volontaire : pour voir une moitié, on ferme les yeux sur l’autre moitié, parce que la totalité ne se donne que sous un de ses aspects, à la manière du lapin-chat de la Gestaltpsychologie  ; jamais les deux formes signifiantes ne peuvent surgir ensemble, dans le même cadre. En renonçant à articuler les deux plans, en les juxtaposant puis en les ordonnant dans un ordre séquentiel mutuellement exclusif, la recommandation méthodologique de Giddens s’avère réaliste dans ce sens précis où une logique similaire gouverne la manière dont les deux scènes sont disposées dans l’expérience ordinaire que nous en faisons. Nous basculons d’un réalisme à un autre, nous attachons un indice de réalité à la scène dans laquelle nous nous situons ici et maintenant et, alternativement, dans celle lointaine et abstraite qui soudainement nous implique. Ce n’est pas seulement que la situation précède toute ontologie : l’État est cette entité qui sépare scène intérieure et scène extérieure et qui, simultanément, les raccorde sur un mode très particulier. Telle est notre condition politique commune et telle est l’expérience politique ordinaire qui la réfracte. La gamme des expériences est certes extensive relativement à leur intensité, mais la structure est toujours duale. Le réalisme de la sociologie devrait alors consister à décrire et clarifier cette condition politique moderne organisée par la forme politique de l’État moderne.

8 Si l’État se tient à l’arrière-plan de la lecture de Madame Verdurin et à l’arrière-plan des lecteurs anxieux du journal lorsque la guerre s’annonce, c’est qu’il ne surgit que selon le degré d’implication dans l’une des scènes et selon les modalités de basculement de l’une vers l’autre. L’implication, ici, commande le genre de réalisme qui va gouverner l’appréhension des phénomènes politiques. Cette affirmation ne suppose aucun parti-pris individualiste ou subjectiviste : le régime d’observabilité/inobservabilité fluctuant de l’État est organisé par la forme même des entités politiques modernes que nous appelons États, ou plutôt États-nations. La singularité de cette organisation nous échappe tant elle nous est familière. L’implication organisée requiert un dosage d’inclusion et d’adhésion, ainsi que l’articulation d’un rapport de passivité (d’appartenance) sur un rapport d’activité (de volonté) – dosage et articulation que le paradigme de la souveraineté moderne a progressivement dégagés et perfectionnés (Trom, 2010). Ce mode particulier de clôture résulte d’un traçage qui a opéré un remaniement complet entre intérieur et extérieur et un genre d’individualité et d’expérience ajusté à cette nouvelle configuration du monde politique. Dès lors, la souveraineté, que l’on peine pourtant à définir en toute rigueur, apparaît comme le pivot de notre vocabulaire politique depuis les Temps modernes : elle performe un partage nouveau et c’est pourquoi elle apparaît moins comme un concept descriptif ou normatif (bien qu’elle le soit aussi devenue) qu’un principe performatif , une notion épistémologique qui à la fois accomplit et prend acte de ce qu’elle accomplit. C’est pourquoi aussi elle demeure, en tant qu’instance génératrice, opaque. L’État moderne est le produit de cette activité de traçage ; il est cristallisation du mouvement de séparation et d’unification des deux scènes qui appellent des expériences mixtes, souvent ambiguës, et les mouvements d’oscillation et de basculement qui lui sont corrélatifs. Il nous faut donc explorer les contours de cette forme moderne qui organise notre expérience politique la plus commune. Pour ce faire, il est de bonne méthode de trouver un lieu où cette forme a fait l’objet d’un investissement intense.

Le renoncement de Rousseau

9 Penseur radical de la souveraineté populaire, Rousseau nous servira de guide. Plus que le philosophe politique moderne par excellence, il sera ici lu comme un « grammairien » (Boltanski & Thévenot, 1991) de la politique moderne. On connaît sa formule : « Il y a mille manières de rassembler les hommes, il n’y a qu’une manière de les unir. » (Rousseau, 1964b, p. 297). Ses illustres prédécesseurs, Bodin, Pufendorf, Hobbes, n’ont pu envisager jusqu’alors que des assemblements, des formes partielles d’unification, alors que Rousseau ambitionne de fixer ce qui est, ou doit être, un collectif politique moderne, complètement unifié. Il fixe en quelque sorte la grammaire de la politique moderne. C’est pourquoi sa construction et les dilemmes qui traversent son cheminement réfractent encore aujourd’hui le soubassement de notre expérience politique partagée. Et cela – il convient d’y insister – jusque dans ce que Rousseau n’a pas voulu ou pu écrire. En dessinant les contours et en définissant la substance de la forme moderne des assemblements politiques, Rousseau a en effet buté sur une difficulté majeure devant laquelle, faute de solution, il a reculé. Car Du contrat social est le premier volet d’un ouvrage qui devait en compter un second. En préambule de Du contrat social , Rousseau (1964a, p. 349) s’en explique : « Ce petit traité est extrait d’un ouvrage plus étendu, entrepris autrefois sans avoir consulté mes forces, et abandonné depuis longtemps. » Dans ses Confessions , il précise que cet ouvrage devait avoir pour titre Institutions politiques et allait, à côté de Du contrat social proprement dit, traiter des relations extérieures de l’État ainsi compris, c’est-à-dire de l’État moderne (Rousseau, 1959, p. 404). Ce renoncement importe alors énormément dès lors qu’il est accordé que Rousseau fixe la forme idéale de l’assemblement moderne et ne parvient cependant pas à rédiger le second volet de son ouvrage projeté. Dans cet abandon, le problème de l’implication du sujet moderne dans deux scènes distinctes se donne à lire de la manière la plus concentrée et la plus claire qui soit. L’impossible articulation entre les deux traités destinés à composer les Institutions politiques vient alors jeter une lumière singulière sur l’expérience clivée que les modernes font de l’État. Cet échec, en somme, réfracte le clivage décrit plus haut – l’État, en tant qu’il nous insère, et, en tant que chose extérieure, l’État tel que Madame Verdurin en fait nonchalamment l’expérience –, et ce faisant clarifie une part de l’expérience moderne de l’État.

10 Rappelons brièvement ce qui, pour Rousseau, différencie les diverses manières de rassembler les hommes et « la seule manière de les unir ». L’assemblement, chez Hobbes, procède de la somme des renoncements des particuliers. La puissance de l’État ainsi édifié est l’addition de toutes les impuissances réunies. L’État résulte donc de la somme des délégations de ce qui importe le plus, à savoir les moyens associés à assurer la survie individuelle. Le Léviathan, surpuissant, procède de la sommation des abandons consentis, de sorte qu’ainsi détaché, autonomisé, il se tient en extériorité face aux individus. C’est pourquoi il est représentable, comme le montre la fameuse illustration du Léviathan que Hobbes a commandé pour le frontispice de la première édition de son ouvrage : l’État est un gros être, un énorme corps de Prince couronné, composé de l’ensemble des particuliers égalisés qu’il contient. Grand corps majestueux, l’État ressemble à un prince, mais il est composé d’une multitude de petits corps individuels : on voit le tout, on voit les parties individualisées, et on voit que le tout est composé de toutes les parties. Que les parties soient des individus semblables et non pas des corps intermédiaires ou des corporations est au cœur de l’innovation de Hobbes. Ce corps politique tient par la convention (le pacte), puis s’en détache et vient à posséder une volonté propre en se dressant devant ceux qui l’ont édifié et qui lui sont désormais assujettis. Or, Rousseau cherche précisément une manière d’assembler qui empêche cette délégation-représentation et cette autonomisation corrélative d’une seule volonté. Il veut concevoir un assemblement qui procède non pas de renoncements, mais de volontés. Unir, c’est donc unir les volontés, car c’est la volonté qui fait de l’homme un citoyen, c’est la volonté qui fait d’une collectivité un souverain. Obéir au souverain doit alors revenir à obéir à soi-même, et obéir à soi-même signifie être libre. Unir, pour Rousseau, c’est unir des activités, non des passivités. Lorsque le gros être qu’est le Léviathan agit, tous les individus qui le composent sont passifs. Or, pour Rousseau unir signifie unir pour agir ensemble. L’être abstrait qui procède de la volonté générale ne représente pas les particuliers, il est leur union. Alors que Hobbes est pris dans le modèle mécaniste de son époque, Rousseau puise dans la science chimique de son époque (Bernardi, 2006) : l’être abstrait est une solution, un liquide composé de la somme des différences et des convergences des volontés particulières dans le processus de formation de la volonté générale. L’être conventionnel de Hobbes est représentable, il est une totalité observable tels un prince ou une assemblée, alors que l’être conventionnel de Rousseau est irreprésentable et, dès lors, inobservable. Les formules défectives abondent chez Rousseau lorsqu’il tente de circonscrire ce qu’est ce corps politique : le souverain n’est qu’un être collectif ; il n’est rien d’autre que la pluralité des individus. Le souverain représente leur union, il est une unité plurielle. Le souverain n’est pas une chose , il a une existence abstraite 4  :

Il y a dans l’État une force commune qui le soutient, une volonté générale qui dirige cette force, et c’est l’application de l’une à l’autre [de la force à la volonté] qui constitue la souveraineté. Par où l’on voit que le souverain n’est par nature qu’une personne morale, qu’il n’a d’existence qu’abstraite et collective, et que l’idée que l’on attache à ce mot ne peut être unie à celle d’un simple individu. (Rousseau, 1964b, p. 294)

11 L’État est donc infigurable, et cette abstraction est due au fait qu’il n’est situé nulle part en particulier et qu’il est donc partout. Abstrait, il ne peut être recherché que dans la pluralité des individus (des citoyens) qui forment, ensemble, collectivement, le corps politique. On peut tout au plus le nommer : le souverain est une fiction que l’on ne trouve pas en identifiant une chose ; il est une force, une force qui est dirigée dans une direction par une volonté et qui soutient l’État 5 .

12 La seconde partie des Institutions politiques que Rousseau a entrepris d’écrire avant d’y renoncer devait porter sur les relations externes de l’État-corps politique souverain. Cette lacune, souligne Vincent Descombes, est grave et ses conséquences importantes. Il l’estime grave, non pas parce que l’on attendait simplement que Rousseau nous livre ses vues sur les relations externes de l’État, mais parce que les deux parties sont, si on lit Du contrat social comme le premier volet d’un ouvrage qui devait en compter deux, interdépendantes. Les deux parties devaient s’imbriquer logiquement. Le problème majeur de la politique interne (du contrat social) est l’unification du corps politique à partir d’une division entre factions et entre individus. Le problème majeur de la politique externe est exactement le même , puisque l’environnement global est peuplé d’une multiplicité d’entités collectives. Ceci vient alors immédiatement se répercuter sur Du contrat social lui-même. Selon les exégètes de Rousseau, on peut reconstituer au moins les lignes directrices du volume manquant consacré à la politique externe en se reportant aux réflexions éparses que nous livre Rousseau dans d’autres écrits, mais particulièrement concentrées dans ses Principes du droit de la guerre . Et on peut entrevoir dans Du contrat social comment Rousseau envisage de concevoir le corps politique dès lors qu’il est considéré dans ses relations avec d’autres corps politiques. Dans le court texte Principes du droit de la guerre Rousseau déduit les rapports extérieurs de l’État à partir de la nature des corps politiques telle qu’il l’a fixée dans Du contrat social . On peut alors ici mesurer la difficulté qu’il dut affronter au point de renoncer.

13 En effet, dans Du contrat social , tout l’effort de Rousseau est tendu vers la conceptualisation de ce que doit être un individu subjectivé par la formation d’une volonté générale. Le roi est un individu simple, il a une volonté individuelle. Sa volonté repose sur un réseau hétérogène d’allégeances parce qu’il est inséré dans un écheveau où l’Europe figure une scène aristocratique faite d’alliances patrimoniales et de guerres dynastiques. Cette rupture a été accomplie par Bodin, puis plus complètement par Hobbes qui dote le Prince d’une légitimité populaire. Mais lui-même, le souverain, demeure un être simple , doté d’une volonté propre. Rousseau, on l’a vu, conçoit un être composé qui n’a de réalité qu’abstraite puisqu’il n’est jamais autre que la volonté générale. Le problème de Rousseau est alors de savoir quel genre de scène vont composer ces corps politiques dans le monde « interétatique ». Cette scène, pense Rousseau, est une scène guerrière, une scène où se déroule une lutte pour la vie entre les États. Cela, Rousseau ne le pose pas, mais le tire, sans plaisir, mais logiquement, de sa construction du corps politique dans Du contrat social , à partir d’un double éclairage.

14 Le premier éclairage porte sur le processus de formation de la volonté générale. L’État, dans un environnement peuplé d’autres États, est un individu collectif qui a une volonté particulière puisque sur cette scène rien ne vient concourir à la formation d’une volonté générale. Sa volonté particulière se heurte donc aux volontés particulières des autres États. On trouve une formulation particulièrement nette de cette idée dans un passage de son Discours sur l’économie politique  :

Le corps politique est donc aussi un être moral qui a une volonté ; et cette volonté générale, qui tend toujours à la conservation du bien-être du tout et de chaque partie, et qui est la source des lois, est pour les membres de l’État, par rapport à eux et à lui, la règle du juste et de l’injuste […] Il est important de remarquer que cette règle de justice, sûre par rapport à tous les citoyens, peut être fautive avec les étrangers ; et la raison de ceci est évidente : c’est qu’alors la volonté de l’État, quoique générale par rapport à ses membres, ne l’est plus par rapport aux autres États et à leurs membres, mais devient pour eux une volonté particulière et individuelle, qui a sa règle de justice dans la loi de nature . (Rousseau, 2002, p. 46-47  ; emphase de l’auteur)

15 Le corps politique, d’un point de vue interne, du point de vue de ceux que le composent est un être moral, un être abstrait, et pluriel puisqu’il n’est rien d’autre que leur union. Mais dès lors qu’il est confronté à un être de même nature, vis-à-vis de ce dernier et vis-à-vis de ceux qui le composent, il manifeste une volonté particulière . Donc du point de vue externe il est un individu collectif, qui possède une volonté particulière. Voilà donc que le problème de la représentation-délégation resurgit chez Rousseau à partir de la politique externe. L’État se détache et manifeste une volonté particulière. Le corps politique est donc biface, un être composite et un individu simple selon l’angle sous lequel on le considère. Sur cette scène où chaque corps politique est considéré selon sa face extérieure, chaque individu collectif est comme un particulier, mais en très gros, de sorte que c’est l’ordre naturel qui va gouverner les relations entre individus collectifs.

16 Le second éclairage est tiré du mode de formation de la connaissance qu’un individu acquiert de lui-même et pointe également vers le caractère belligène de la scène extérieure (« l’être abstrait ne se connaît que dans la guerre »). Que signifie se connaître ? Comment un individu se connaît-il ? Rousseau y répond dans l’ Émile , où l’enfant doit apprendre à tirer sa propre valeur, sa valeur individuelle, de lui-même et non des autres. Il doit devenir autonome, être progressivement arraché à son hétéro-détermination constitutive (Rousseau, 1969). Mais un corps politique n’est pas un individu naturel, puisqu’il est artificiel et abstrait. L’homme individuel, précise Rousseau, a des bornes, celles de son corps naturel (il a une certaine taille, une certaine corpulence), tandis que l’État, être artificiel, n’a aucune limite assignable (« il n’a nulle mesure déterminée, la grandeur qui lui est propre est indéfinie, il peut l’augmenter » résume Rousseau (2008, p. 76) dans Principes du droit de la guerre ). Parce que la force des corps artificiels que sont les États est relative, relative les unes aux autres, parce qu’« ils n’ont nulle mesures particulières », parce que donc la forme de ces corps est purement conventionnelle , il faut qu’elle soit mesurée . Il s’ensuit que chaque État, chaque individu collectif, ne se connaît que par comparaison . Ici, il n’y a pas d’éducateur comme dans l’ Émile. Le corps politique n’est donc jamais indépendant, autonome, puisqu’il a besoin des autres États qui l’entourent pour s’éprouver, pour se connaître. Étant purement relative, relationnelle, la grandeur des corps politiques doit en passer forcément, dit Rousseau, par la comparaison continue. Il s’ensuit que les États sont donc placés dans un système de menace permanente. Face aux autres, l’État résiste ou est détruit constate Rousseau. Chacun anticipe que la volonté particulière de l’autre répond à une volonté individuelle d’exister et de s’éprouver en se confrontant aux autres – faute de quoi les États ne pourraient se connaître. Chacun veut à la fois exister (s’éprouver comme existant) et mesurer sa valeur (se connaître). La société internationale est structurellement organisée par cette nécessité, sans alternative possible. Pour Rousseau, la nécessité de se connaître procède donc de l’égalité des corps politiques dans l’environnement international. À quoi cette égalité a-t-elle succédé ? Ce que voulait l’État d’Ancien régime était clair : que son rang soit respecté dans un système hiérarchique d’entités politiques enchevêtrées, où intérieur et extérieur se recomposent continuellement dans un Empire qui les insère, réellement ou imaginairement. Au système hiérarchique et asymétrique s’est substitué une série d’entités égales et closes sur elles-mêmes, capable chacune de former une volonté générale. Ceci procède logiquement de l’architecture établie dans Du contrat social  : la volonté générale ne peut émerger que d’une clôture qui, elle-même, suppose la destruction de l’ordre d’Ancien régime et cet ordre, une fois disloqué, suppose en retour que chaque corps politique correctement formé apparaisse sur une scène peuplée d’individus collectifs égaux. L’égalité, la connaissance de soi comme étant égale en dignité à celle des autres, doit alors s’éprouver. L’égalité étant intrinsèquement un facteur comparatif, elle en passe par la vérification de l’égale autonomie de chacun. L’affrontement est donc, pour Rousseau, une espèce de métrologie. Ce qui se joue ici n’est pas donc plus la mesure aristocratique du renom dans un système hiérarchique, renom qu’un duel pourrait dégager, mais la mesure égale pour connaître sa propre valeur dans un monde d’égaux.

La condition mixte

17 Rousseau manifestement a reculé devant cette conclusion. Car la scène où comparaissent les corps politiques idéalement décrits dans Du contrat social est belligène alors que les Lumières visent l’horizon de la paix – paix civile et paix entre les nations. Mais Rousseau parvient à la conclusion que la scène extérieure est constitutivement belligène :

J’appelle donc guerre de puissance à puissance l’effet d’une disposition mutuelle constante et manifestée à détruire l’État ennemi, ou de l’affaiblir au moins par tous les moyens possibles. Cette disposition réduite en acte est la guerre proprement dite ; tant qu’elle reste sans effet, elle n’est que l’état de guerre. (Rousseau, 2008, p. 80)

18 Certes, la guerre, souligne Rousseau, est un rapport entre États, ou entre « personnes publiques », jamais entre particuliers. Elle ne concerne donc nullement les individus, mais le corps politique : « Le principe de vie des corps politiques et, si l’on peut parler ainsi, le cœur de l’État, est le pacte social. » ( Ibid. , p. 78). Sur cette scène, l’État n’est pas l’union des volontés, mais la volonté de l’être abstrait dès lors qu’il regarde en direction de l’extérieur et qu’il est regardé de l’extérieur. Puisque la personne publique est « l’être moral que l’on appelle souverain à qui le pacte social a donné l’existence » ( ibid. , p. 81), la vie des corps politiques dépend du pacte. Il s’ensuit que détruire l’État suppose que l’ennemi détruise la convention publique, c’est-à-dire ce qui relie les individus entre eux en tant qu’ils forment un corps politique 6  ; soit, si l’on ne parvient pas à toucher à ce que Rousseau nomme « le siège de la vie » de l’État (la volonté générale) il sera tenté de détruire tous les individus puisqu’alors plus rien ne viendra soutenir l’existence de l’État 7 . Mais ce qui est visé sur cette scène n’est jamais les individus en tant qu’ils sont unifiés par le pacte, en tant que souverain concret, mais toujours l’individu abstrait, le nom de l’individu collectif dont la réalité est relative aux autres individus abstraits de même nature. On devine que de telles guerres, qui ne peuvent pourtant engager que des « êtres moraux », n’en sont pas moins ravageuses, ce qui conduisit Rousseau à renoncer à rédiger le second volet de ses Institutions politiques et de sanctuariser néanmoins le premier volet, Du contrat social .

19 Rousseau avait donc de bonnes raisons de renoncer. Nous vivons dans un monde où le second volet des Institutions politiques n’a pas été écrit, n’a pas pu être écrit. Descombes, dans son commentaire du Livre I, chapitre 7 de Du contrat social , définit de la manière suivante ce qu’il appelle « la leçon de Rousseau » : à l’intérieur, « chaque individu contractant pour ainsi dire, avec lui-même, se trouve engagé sous un double rapport  » (Rousseau, 1964a, p. 362) : comme membre du souverain (donc du point du collectif pris sous l’angle de la volonté) envers les particuliers ; comme membre de l’État (donc du point de vue du collectif pris sous l’angle d’une appartenance non volontaire) envers le souverain, envers l’être abstrait qui résulte de la formation de la volonté générale. Mais à l’égard de l’étranger, le corps du peuple devient « un être simple », un individu (collectif). On pourra ajouter : en interne, l’être abstrait qu’est le corps politique n’est donc pas situé . Il ne doit pas l’être, car s’il l’était, il posséderait une volonté particulière. En interne, l’État est un simple effet, le nom que l’on donne à l’alchimie unificatrice des volontés. Mais en externe, il est situé puisqu’il est un individu collectif (et non pas un être composite) qui possède, relativement aux autres, une consistance mesurable et une volonté particulière. À l’extérieur et vu de l’extérieur (observé de l’extérieur), il est saisissable comme une entité dotée d’une volonté propre. L’État est donc un être à deux faces, un Janus d’un genre très particulier : une face interne, inobservable de l’intérieur (insaisissable, aconique), et une face visible et tangible de l’extérieur – visible dès lors que l’intérieur aussi l’envisage d’un point de vue extérieur. Mais pour que la face externe soit rendue visible pour ceux situés à l’intérieur, il faut en quelque sorte un miroir, un reflet, un point de comparaison. Cette comparaison s’appelle état de guerre, elle est une disposition de l’État, tandis que la guerre est le passage à l’acte de cette disposition comparatrice. La guerre est l’acte comparatif en tant que tel. La polémique qu’engage Rousseau avec les théoriciens du droit des gens et les jurisconsultes ne résulte donc pas du fait qu’il est pessimiste alors qu’ils sont optimistes : que l’état guerre soit indépassable, il le déduit de Du contrat social , de la manière dont il y construit les entités politiques souveraines. Le patriotisme lie en quelque sorte les deux faces dans le moment de la guerre : la solidarité appelle le sacrifice parce que c’est le corps politique qui est visé dans la guerre. Si l’État est détruit, le corps politique l’est également. Certes, Rousseau affirme que

la guerre n’est donc point une relation d’homme à homme, mais une relation d’État à État, dans laquelle les particuliers ne sont ennemis qu’accidentellement, non point comme hommes ni même comme citoyens, mais comme soldats ; non point comme membres de la patrie, mais comme ses défenseurs. ( Ibid. , p. 357)

20 À nouveau, Rousseau tente de scinder intérieur et extérieur, car sinon c’est le corps politique qui s’exposerait dans la guerre : celui qui est engagé dans la guerre n’est pas le membre de l’être moral (le citoyen), mais un élément de l’individu collectif lorsqu’il est dans un rapport d’hostilité. La guerre d’autodéfense généralisée est donc l’épreuve de la solidarité, de la solidité du pacte. Bien qu’ontologiquement distinctes, les deux scènes surgissent ensemble d’un même acte de traçage et demeurent, à ce titre, reliées entre elles, interdépendantes.

21 Dans son essai sur « l’état de guerre », Rousseau précise, presque incidemment, mais très nettement, le problème sociologique ici posé : on est donc dans une « condition mixte » (Rousseau, 2000, p. 72) ; on est « écartelé » entre la vie politique domestique où règnent l’ordre et le patriotisme (l’unité) et une société interétatique d’États souverains livrés à l’état de guerre. Cette condition mixte est celle décrite ironiquement par Proust à travers la frivolité de Madame Verdurin, mais elle est notre condition commune, celle des lecteurs du journal lorsque la guerre s’annonce, celle du lecteur hégélien qui décide de vivre continûment sur les planches de cette autre scène. Cette mixité et, parfois, cet écartèlement sont organisés par la structure d’implication corrélative au paradigme de la souveraineté. Dans Du contrat social , Rousseau rend le corps politique infigurable ; il est cette abstraction, ce liquide dans lequel toutes les volontés sont mélangées en une solution homogène. C’est pourquoi le souverain en tant que tel est inobservable. Et c’est précisément la sociologie, la science de la société, qui se donne pour tâche de le rendre observable, au moins partiellement. Elle ne peut le faire que si elle le considère comme un composé, un être composite, donc une société. Elle va faire surgir cet objet, la société organisée, la société étatique, et inventer une perspective et des méthodes pour le décrire. Elle sera une science des relations 8 . Mais politiquement cette même chose demeure inobservable, car elle n’est rien d’autre que cette normativité dégagée de l’alchimie du pacte. Elle ne s’éprouve en somme que dans la guerre et pourtant jamais la guerre ne peut la détruire. Sur la scène interétatique, elle est visée, mais elle est invulnérable. Mais, sur la scène extérieure, vaut l’inverse de ce qui prévaut sur la scène intérieure : l’individu collectif est sociologiquement inobservable, mais figurable politiquement. C’est le passage par l’extérieur, par la comparaison, qui confère à la réalité sociologique abstraite une figuration politique. Ici le collectif est infigurable sociologiquement parce qu’ il est figurable politiquement puisqu’il est un individu collectif doté d’une volonté particulière. Cette discontinuité moderne est indépassable parce que la forme des collectifs politiques modernes l’implique. C’est une discontinuité dans l’expérience, une discontinuité dans la manière dont les scènes nous impliquent et nous y intriquent.

22 Cette discontinuité, depuis, a été toujours, à nouveau, actée et assumée. Dans ses Principes de philosophie du droit , Hegel (1998, §§ 278, 321) distingue souveraineté interne et souveraineté externe, mais ne dit rien de leur ajustement. Toute tentative de définir l’État en passe, d’une manière ou d’une autre, par la reconduction de cette dualité, comme dans la très classique définition de l’État par Raymond Carré de Malberg (1920-1922) qui, dans sa Contribution à la théorie générale de l’État , pose la souveraineté en son cœur. Elle fixe notre doxa qui respecte les règles de la grammaire politique rousseauiste : cette souveraineté présente deux aspects, celle, interne, qui désigne le pouvoir suprême à l’intérieur des frontières du corps politique ; celle, externe, qui concerne la face internationale de l’État, simple prolongement de la souveraineté interne, et qui s’exerce absolument tant qu’elle ne rencontre pas d’opposition des autres souverainetés. Léon Duguit remarque que la souveraineté interne suppose une supériorité de la relation sur les sujets, tandis que la souveraineté externe suppose d’abord une indépendance, l’affirmation d’une non-relation, dans un monde de sujets égaux. On retrouve ici sans surprise l’appréhension biface de l’État, et, si la face dite interne a engendré de nombreux débats parmi les publicistes pour savoir qui est le porteur ou le titulaire de la souveraineté interne imputée à l’État, on n’hésite jamais à dire que l’État agit directement dans ses rapports avec d’autres États (Beaud, 1994). On pourra objecter que cette pensée juridique, en particulier celle de Carré de Malberg, est directement inspirée de Rousseau, mais si l’on se tourne vers la pensée juridique classique allemande, parfois construite dans un rejet avec la tradition rousseauiste, comme c’est le cas de Georg Jellinek, la dualité demeure, même si elle prend une tout autre forme. Jellinek (1911, p. 15-16) reproche à Rousseau d’avoir transféré l’absolu monarchique vers l’absolu populaire (« le maître absolu a simplement changé de nom ») : il existe deux manières d’appréhender l’État, toutes deux valides, mais étanches, soit l’appréhension sociologique, soit la doctrine juridique de l’État. Ce sont en somme deux points de vue (Standpunkte) sur un même objet. L’État est un objet singulier qui se donne de deux manières distinctes et incommensurables dans l’expérience, telle une symphonie qui est d’une part un objet physique constitué d’ondes, de productions de tonalités, et d’autre part un objet esthétique, une œuvre d’art. L’État est d’une part une réalité empirique et il revient à la sociologie (aux sciences sociales) de l’étudier dans sa réalité matérielle. Il s’agit de l’État comme organisation sociale, qui a une existence objective, naturelle et historique. Mais l’État est d’autre part un centre de production de normes juridiques et en tant qu’il est ce centre, il possède une personnalité juridique, il est un être abstrait et il revient à la science juridique de l’étudier 9 . Kelsen a appelé cette thèse duale une théorie « à deux faces » (Zweiseitentheorie) , estimant qu’il n’existe qu’une théorie juridique de l’État, tandis que l’État entendu comme une notion sociologique présuppose toujours l’État comme notion légale (Kelsen, 1922). Et vis-à-vis de l’extérieur, précise Jellinek, l’État, qui est en interne une société, possède une volonté qui n’admet d’autolimitation que pour préserver l’État comme organisation sociale, par quoi il en arrive à une conclusion congruente avec la « leçon de Rousseau » selon laquelle il n’existe, en dépit de ce que clament les partisans du droit naturel, aucune normativité, aucune volonté générale, propre à ce milieu international. En interne, l’État est une réalité sociologique, mais vis-à-vis de l’extérieur il est un fait juridique. La consistance morale interne du collectif ne se répercute aucunement dans ses relations extérieures puisque ce même collectif n’y rencontre aucune entrave normative.

23 Durkheim et à sa suite Mauss, dans son fameux essai La nation , pensaient a contrario que les collectifs politiques adéquatement formés que sont les nations, ces États modernes, s’ils sont sociologiquement compris et pénétrés du savoir sociologique, n’en passeraient pas par la guerre – guerre qu’ils comprirent comme une manifestation pathologique de l’expression de la souveraineté populaire. Cette pathologie s’origine dans une autonomisation de la volonté que la nation bien formée empêche, engendrant une hypertrophie du vouloir. Reste à savoir si cette démesure que Durkheim dénonce trouve effectivement un mécanisme de régulation efficace dans la nation (Karsenti, 2015, p. 34 sq. ). Demeure surtout ouverte la question de savoir si cette volonté peut ne pas s’autonomiser dans le monde d’États-nations, dès lors qu’elle est corrélative de la formation de la volonté générale comme Rousseau l’a douloureusement découvert. En toute rigueur, ni Durkheim ni Mauss n’invalidèrent la conclusion de Rousseau. Mais la Première Guerre mondiale, suivie de la Seconde, ne plaida pas en faveur de l’hypothèse qu’il puisse exister une société internationale dont la normativité serait calquée sur celle de l’ordre interne d’une nation bien formée, bien que la factualité de ces guerres totales n’invalide pas non plus, en son principe, la construction des sociologues durkheimiens.

24 La théorie de la souveraineté dont l’État moderne se soutient demeure toujours duale, à deux faces : en interne, le corps politique une fois formé, devient invisible. Une réalité sociale, composite, différenciée, observable, devient, lorsqu’elle est portée au plan du sujet-souverain, inobservable. En tant que ce sujet collectif qu’il est toujours aussi, le souverain est abstrait, et se présente comme la réalité externe de ce même corps, que ce soit pour se qualifier lui-même (un centre ou un sujet de production normative donc un être moral) ou en tant qu’objet de qualification par d’autres sujets collectifs de même nature par le mécanisme de la comparaison dans un monde d’États-nations égaux. Si la scène interne, la société entendue comme multiplicité de volontés est empirique, située, observable, la sociologie sera en mesure de l’étudier. Si la scène externe est nominale ou juridique, elle ne peut être objet d’une sociologie. Il peut certes exister une sociologie du droit, entendue comme observation de l’organisation matérielle de la production normative. Mais il ne peut exister de sociologie de la scène extérieure, car elle est peuplée d’êtres abstraits. De même, et surtout, il ne peut exister de sociologie du corps politique bien unifié parce qu’il demeure, lui aussi, abstrait, tapi dans la normativité qui cimente le corps politique. La forme même des entités politiques modernes exclut cette sociologie politique. La société est observable, mais son principe d’unification l’invisibilise pour en faire un corps politique moderne. Une sociologie de l’État entendu comme totalité n’est donc pas concevable puisque la sociologie comme genre de savoir a surgi en même temps que son objet, la société, qui elle-même a été performée par la souveraineté moderne organisatrice de la distribution de notre expérience politique sur deux scènes distinctes.

25 Notre expérience politique nous porte alors simultanément, ou séquentiellement, sur ces deux scènes. Il s’ensuit que l’État comme totalité ne se donne dans l’expérience que lorsque son point de fuite devient palpable, dans les moments même où l’on fait l’expérience troublante de la tension générée par sa double nature, volonté générale (ou normativité sociale) et individu collectif. Lorsque, dans les moments de basculement, sur la limite même qui sépare et cautérise les deux faces, le dosage de passivité et d’activité, d’appartenance et de volonté, d’inclusion et de mobilisation, se brouille et produit l’expérience d’une disjonction. Faute de pouvoir les raccorder, demeure la possibilité de ressaisir la manière dont la condition politique moderne que Rousseau appelle notre « condition mixte » l’organise et la manière dont nous sommes contraints de nous en débrouiller.

Bibliographie

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Notes de bas de page

1 Remarquons que Quentin Skinner (2009), qui semble avoir poussé le plus loin l’ambition d’écrire une généalogie de cet objet, en est finalement venu à affirmer que cette tâche est impossible, car les trajectoires nationales de l’État sont trop hétérogènes et les variations historiques à l’intérieur de chacune d’elles trop amples.

2 « En préambule, je voulais donc dire : attention, toutes les phrases qui ont pour sujet l’État sont des phrases théologiques – ce qui ne veut pas dire qu’elles soient fausses dans la mesure où l’État est une entité théologique c’est-à-dire une entité qui existe par la croyance. » (Bourdieu, 2012, p. 25).

3 « La lecture du journal, au matin lever, est une sorte de prière du matin réaliste. On oriente vers Dieu ou vers ce qu’est le monde son attitude à l’égard du monde. » (Hegel, 1991, p. 53).

4 Pour Samuel von Pufendorf (2017), une personne morale ou un être moral, susceptible de se voir attribuer des attributs et des actions, peut être simple (monarchie) ou composée (aristocratie, démocratie).

5 Mais ici, Rousseau ne définit pas l’État : on a l’impression que c’est une espèce de matière première faite d’un espace, de ressources, d’individus, une matière déjà là avant que le corps politique ne se forme.

6 « Si le pacte social pouvait être tranché d’un seul coup, à l’instant il n’y aurait plus de guerre, et de ce seul coup l’État serait tué sans que ne meurt un seul homme. » (Ibid.) .

7 « Si le corps politique est invulnérable, on blesse les membres pour l’affaiblir. Si l’on ne peut lui ôter l’existence, on altère au moins son bien-être ; si l’on ne peut arriver au siège de sa vie, on détruit ce qui la maintient. […] Il faut bien que l’État périsse quand tout ce qui le conserve est anéanti. » ( Ibid. , p. 78).

8 Lorsque la sociologie se constitua en une discipline autonome, comme science du social, elle se donna pour ambition, parfois explicitement comme chez Durkheim, de prendre le relais de la philosophie politique jugée formelle et spéculative, de substituer au discours sur le pouvoir, les institutions et le meilleur gouvernement, un régime de savoir capable de sonder cette réalité sui generis , composite, fragmentée et évolutive qu’est la société (Karsenti, 2013).

9 Sur la tentative de Jellinek de relier les deux facettes de l’État, voir Jouanjan (2005).

Politiste, IMM-LIER (EHESS-CNRS) – CNRS.

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Couverture L’événement en perspective

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Couverture Pouvoir et légitimité

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Figures de l’espace public

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Couverture Les objets dans l’action

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De la maison au laboratoire

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Couverture L’enquête sur les catégories

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De Durkheim à Sacks

Bernard Fradin, Louis Quéré et Jean Widmer (dir.)

Couverture La couleur des pensées

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Sentiments, émotions, intentions

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Couverture La folie dans la place

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Pathologies de l’interaction

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Couverture Cognition et information en société

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Couverture Institutions et conventions

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La réflexivité de l’action économique

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Nouveaux regards sur l’écologie des activités sociales

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Couverture L’enquête ontologique

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Du mode d’existence des objets sociaux

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Couverture Les formes de l’action collective

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Mobilisations dans des arènes publiques

Daniel Cefaï et Danny Trom (dir.)

Couverture La régularité

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Habitude, disposition et savoir-faire dans l’explication de l’action

Christiane Chauviré et Albert Ogien (dir.)

Grammaire de la mobilisation et vocabulaires de motifs

Cadres et institution des problèmes publics.

Les cas du chômage et du paysage

Danny Trom et Bénédicte Zimmermann

L’organisation de l’expérience des collectifs politiques modernes

À propos de : elias, « l’expulsion des huguenots de france ».

Retour sur la politique de la sociologie éliasienne

Présentation

Daniel Cefaï et Danny Trom

Le pragmatisme et son public à l’épreuve du terrain

Penser avec Dewey contre Dewey

Joan Stavo-Debauge et Danny Trom

Laurence Kaufmann et Danny Trom

Cédric Moreau de Bellaing et Danny Trom

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  • (2020) Processus sociaux et types d'interactions . DOI: 10.3917/herm.livet.2020.01.0263
  • Linhardt, Dominique. (2021) L’État, post festum. Revue française d'administration publique , N° 178. DOI: 10.3917/rfap.178.0139
  • Alauzen, Marie. Muniesa, Fabian. (2022) Attention aux mots d’ordre ! Éléments pour une enquête sur la signification de l’État. Tracés . DOI: 10.4000/traces.14146

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  • INTRODUCTION
  • I. Qu’est-ce que la politique ?
  • 1. Un discours à visée scientifique
  • 2. La constitution d’une discipline : la science politique
  • ■ Plus que l’État, moins que le pouvoir
  • POUR ALLER PLUS LOIN
  • ■ L’approche évolutionniste
  • ■ L’approche marxiste
  • ■ L’approche culturelle
  • 2. L’État, produit des échanges internationaux
  • 3. L’État, produit de sa modernité administrative
  • 4. L’État comme produit de la guerre
  • ■ L’État régulateur
  • ■ L’État protecteur
  • ■ L’État providence
  • ■ Mondes musulmans
  • ■ Inde et Afrique
  • 1. Deux regards sur la nation
  • 2.  Les théories du « nation building »
  • 3. Le nationalisme comme ressource politique
  • 4. Les théories primordialistes : le nationalisme des nationalistes
  • 1. Les différentes approches du pouvoir
  • ■ Le pouvoir de l’État
  • ■ Le pouvoir des élites
  • ENTRAÎNEMENT
  • ■ Montesquieu
  • 2. La classification institutionnelle
  • 3. Repenser les classifications
  • 1. Le renforcement du pouvoir exécutif
  • 2. Le renforcement du contrôle juridique du pouvoir politique et de la vie politique
  • 3. De la démocratie directe à la démocratie participative
  • 4. La localisation du pouvoir dans les régimes démocratiques
  • 1. Penser le totalitarisme avec Arendt
  • ■ Similitudes et différences entre nazisme et stalinisme
  • 3. Le fascisme est-il un totalitarisme ?
  • IV. Les régimes autoritaires
  •  POUR ALLER PLUS LOIN
  • 1. Les caractéristiques des marchés censitaires
  • 2. La politisation de l’élection : comment les Français sont devenus électeurs
  • 3. Les transformations contemporaines de la compétition électorale
  • 1. La politisation par l’expérience ne concerne qu’une minorité
  • 2. Actualités du cens caché : une compétence politique très inégalement partagée
  • ■ Une place affaiblie de l’école
  • ■ L’empreinte continue de la famille
  • ■ Un précurseur : A. Siegfried
  • ■ L’école de Columbia
  • ■ L’école de Michigan
  • ■ Un nouvel électeur ?
  • ■ L’électeur rationnel
  • ■ La classe sociale
  • ■ La religion
  • ■ La variable ethnique
  • ■ La variable géographique
  • ■ La variable émotionnelle
  • 1. L’homogénéisation du recrutement politique
  • 2. L’ampleur de la démobilisation
  • 3. Quand les abstentionnistes sont aussi des votants : quels modèles explicatifs pour la participation électorale ?
  • ■ La gestion du nombre
  • ■ Les clivages partisans
  • ■ Les « catch-all parties »
  • ■ La professionnalisation partisane
  • 1. La filière notabiliaire
  • 2. La filière partisane
  • 3. La filière technocratique
  • 4. La filière professionnelle
  • 1. Naissance des groupes d’intérêt
  • 2. Les modes d’action politiques des groupes d’intérêt
  • 3. Les évolutions du lobbying
  • 4. Le néo-corporatisme
  • 5. L’autonomisation des groupes d’intérêts par rapport aux partis
  • 1. Évolution historique des liens entre médias et politique
  • 2. Les usages du numérique par les acteurs politiques
  • 1. Les évolutions institutionnelles et médiatiques
  • 2. La mise en scène du moi
  • 1. La genèse d’un champ d’étude
  • 2. Par le bas et par le haut : des approches différentes
  • ■ La critique de la naturalité des problèmes publics
  • ■ Les écarts entre annonces politiques et effets sociaux
  • ■ La remise en cause de l’unité de l’État
  • ■ La rationalité limitée des décideurs
  • ■ L’action publique comme processus collectif
  • 2. … à l’État en interaction
  • 3. Les différentes formes d’intervention publique : vers un État régulateur ?
  • ■ L’Union européenne comme nouveau cadre d’action publique
  • ■ Organisations internationales et nouvelles recettes d’action publique
  • 2. Les logiques des intérêts : vers l’affirmation d’une dimension supranationale
  • 3. Une scène transnationale
  • ■ Au sein de l’exécutif : ministres et hauts fonctionnaires
  • ■ Parlements et décision publique
  • ■ Partis et politiques publiques : des résultats contradictoires
  • L’interdiction du glyphosate
  • 1. La théorie des foules au XIXe siècle
  • 2. L’école de Chicago et la sociologie des masses
  • 1. Le modèle de la frustration relative
  • ■ Incitations sélectives et mobilisation des ressources
  • 1. Organisation de l’action collective
  • 2. Croyances et représentations collectives
  • 3. Les émotions
  • 1. Évolution du militantisme et des mouvements sociaux
  • ■ Des populations distinctes et spécifiques
  • ■ Des répertoires d’action originaux
  • ■ Les causes
  • ■ Le statut de la manifestation
  • ■ La manifestation et sa scénarisation
  • ■ Les acteurs des manifestations
  • ■ La question des désordres et des violences
  • ■ La pluralité des formes manifestantes
  • ■ Elias et le refoulement de la violence
  • ■ L’effondrement des violences les plus graves
  • ■ Une pacification encore incertaine
  • ■ Sensibilité à la violence et usage stratégique
  • ■ La violence instrumentale
  • ■ La violence colérique ou passionnelle
  • ■ La double dimension identitaire
  • 1. Les libéralismes
  • 2. Les socialismes
  • 1. Le conservatisme
  • 2. Le fascisme
  • ■ La deep ecology
  • ■ La pensée communautarienne
  • ■ La vague communautariste
  • ■ Les limites du discours communautariste
  • 3. Le complotisme
  • ■ Proposer une description simplifiée du réel
  • ■ Dire l’autorité
  • ■ Favoriser la contestation
  • ■ Stimuler le lien social
  • ■ Le langage : au centre du processus de symbolisation
  • ■ Les objets : de puissants leviers symboliques

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